L'exposition Medusa : Bijoux et Tabous au Musée d'Art Moderne de Paris

23 juin 2017

Depuis le 19 mai, le Musée d'Art Moderne de Paris propose une exposition portant un regard contemporain et inédit sur le bijou, qui révèle certains tabous. Voilà une promesse qui éveille bien la curiosité. 


Tout d'abord le nom de l'exposition fait référence à Méduse, l'une des trois Gorgones, dans la mythologie grecque. Son regard a le pouvoir de pétrifier tout mortel qui ose la fixer dans les yeux. Un beau bijou, ne peut-il pas vous troubler au point de vous laisser quelque peu "pétrifié" l'espace d'un instant ? L'exposition MEDUSA nous raconte l'histoire de la bijouterie, une des plus anciennes formes d'expression artistique et universelle alors même que le bijou n'est pas toujours considéré comme une oeuvre d'art. 

Ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on peut y aller avec les enfants et leur proposer une visite interactive. En effet, le musée a prévu un livret en famille qui permet d'occuper les enfants avec des activités adaptées afin de capter leur attention.

Sur le site du Musée d'Art Contemporain on apprend qu'il y a plus de 400 bijoux présentés : réalisés par des artistes (Anni Albers, Man Ray, Meret Oppenheim, Alexander Calder,  Louise Bourgeois, Lucio Fontana, Niki de Saint Phalle, Fabrice Gygi, Thomas Hirschhorn, Danny McDonald, Sylvie Auvray…), des bijoutiers d’avant-garde et de designers (René Lalique, Suzanne Belperron, Line Vautrin, Art Smith, Tony Duquette, Bless, Nervous System…), mais aussi des bijoutiers contemporains (Gijs Bakker, Otto Künzli, Karl Fristch, Dorothea Prühl, Seulgi Kwon, Sophie Hanagarth…) ou encore des joailliers (Cartier, Victoire de Castellane, Van Cleef & Arpels, Buccellati…), ainsi que des pièces anonymes, plus anciennes ou non-occidentales (de la Préhistoire, du Moyen-Age, des bijoux amérindiens, du punk et du rap au bijou fantaisie…). 

Karl Fritsch, Bague, 2006

argent oxydé et pierres fines
Collection Ville de Cagnes-sur-Mer 

Danny McDonald (Mended Veil),Bitten Crystal Necklace, 2005

argile polymère, strass, verre, chaîne dorée
Collection de l'artiste 

Ces pièces, connues et méconnues, uniques, multiples, faites à la main, industriellement, ou par ordinateur, mélangent des esthétiques raffinées, artisanales, amateures, ou au contraire futuristes. Elles vont parfois bien au-delà du bijou et n’hésitent pas à explorer des usages inhabituels.

L’exposition s’articule autour de quatre thématiques : l’identité, la valeur, le corps, et le rite. Chaque section part des a priori souvent négatifs qui entourent les bijoux, pour mieux les déconstruire, et révéler, in fine, la force subversive et performative qui les sous-tend. Vous pouvez la visiter jusqu'au 5 novembre 2017.


Collier Serpent, Cartier Paris, commande de 1968

platine, or blanc et or jaune, 2 473 diamants taille brillant et baguette pour un poids total de 178,21 carats, eux émeraudes de forme poire (yeux), émail vert, rouge et noir

Reproduction d’une œuvre de Salvador Dali par Henryk Kaston Ruby Lips, années 1970-80

Broche, Or 18 carats, rubis, perles de culture

5,1 × 2,8 cm



Et pour aller plus loin, vous pouvez aussi découvrir le catalogue de l'exposition qui nous livre une analyse détaillée : si le bijou est indéniablement une forme artistique, il n’est pas automatiquement considéré comme une oeuvre d’art. Contraire en tous points à ce qu'une oeuvre d'art est censée être : considéré comme trop féminin (ou efféminé), trop précieux (matérialiste, conservateur), trop ornemental, lié de trop près au corps (pas suffisamment conceptuel ou autonome), ou trop primitif (ritualisé, magique, obscur), le bijou représente un des tabous du monde de l'art.



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